Page:Magog - L'homme qui devint gorille, publié dans l'Écho d'Alger du 18 nov au 27 déc 1925.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ceci sortait vraiment de l’ordinaire et on était bien forcé de reconnaître au gorille une intelligence stupéfiante.

Dans l’avant-scène de droite, Violette, distraite, n’accordait peut-être pas au spectacle toute l’attention qu’il méritait ; mais, par contre, Pasquale Borsetti ne ménageait pas les exclamations admiratives et laudatives. Le jeu du singe le passionnait véritablement.

— Stupéfiant !… Miraculeux ! criait-il à tout instant, en se dressant pour mieux voir. Ce singe mériterait d’être un homme !

— Très curieux, vraiment, concédait le banquier, en étouffant un bâillement.

Le gorille, n’étant point une valeur de spéculation, l’intéressait médiocrement.

Si les gestes du gorille n’étaient ni gauches, ni embarrassés, on ne pouvait dire, néanmoins, que l’acteur improvisé montrait, sur les planches, l’aplomb d’un vieux cabot. Pour des yeux professionnels, son inexpérience de la scène fût apparue certaine. Des sentiments évidemment complexes dictaient ses attitudes, sa bonne volonté était indéniable,