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tant de stupéfaction que de convoitise.

— Ah !… fit-il simplement.

— Le professeur Fringue est dans son laboratoire, n’est-ce pas ?

Prestement, l’intrus avait passé sous le bras du concierge et se trouvait à l’intérieur.

— Oui… il est… Enfin, il est quelque part… Mais tout est fermé.

Une seconde pièce alla rejoindre la première.

— Indiquez-moi le laboratoire secret, mon ami.

Ahuri, l’homme esquissa un geste vers le fond de la cour qu’on apercevait après la voûte.

— C’est défendu, bégaya-t-il en faisant machinalement tinter ses deux pièces.

— Bien, dit le visiteur, en suivant la direction de son regard.

Délibérément, il traversa la voûte.

— Vous ne m’avez pas vu, jeta-t-il en se retournant. Refermez.

Stupide, le concierge hésita, puis repoussa la lourde porte.

Les yeux sur le scintillement des pièces, au milieu de sa large paume, il ricana.

— Ça ne fait rien… Ils n’ouvriront pas.

Sur ces mots, il secoua ses épaules en signe de mépris, empocha les pièces et rentra majestueusement dans sa loge.

La cour, assez vaste, était, sur trois côtés, entourée de bâtiments ; des logettes d’animaux, chenils, clapiers, poulaillers, occupaient le quatrième côté.

Sans lui accorder un regard, l’inconnu la traversa diagonalement, marchant vers un pavillon qui occupait l’un des angles. Il était construit sur fondations exhaussées du sol, comme l’indiquait la porte, à laquelle sept marches faisaient accéder ; elle était placée entre deux larges baies vitrées, intérieurement masquées par des stores que l’éclairage du pavillon rendait lumineux.

L’inconnu gravit les sept marches et co-