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glons les quelques détails matériels, proposa l’inconnu.

Tous se rassirent.

— J’aurai naturellement le choix de la forme nouvelle sous laquelle je me réincarnerai.

— C’est trop juste. Quel animal ?…

— Ne vous inquiétez de rien. Tout sera prévu et préparé. Il vous suffira de venir avec les instruments nécessaires. Car je voudrais être opéré chez moi…

— C’est que… fit le professeur, en consultant de l’œil son élève, l’outillage, l’installation…

— Seront tels que vous le souhaiterez. Mais, au sortir de l’opération et après le temps que vous jugerez nécessaire à la guérison, je veux avoir la disposition de ma nouvelle forme. Je dois me retrouver chez moi. Un domestique, dont je suis absolument sûr, prendra soin de moi. Il faut que les choses se passent ainsi.

— À la rigueur… commença Fringue.

— Écoutez encore. Quel délai sera nécessaire pour que les deux êtres en cause aient retrouvé, dans leur mesure naturelle, leur libre arbitre ?

— Un mois, je pense, dit le professeur, après réflexion.

— Bien. Ils vous appartiendront donc pendant un mois et vous aurez tout loisir d’observer ce qui vous intéresse, c’est-à-dire les circonstances se rattachant à l’opération et ses suites physiques. C’est, en somme, la seule partie de l’expérience durant laquelle vous puissiez intervenir directement.

— En effet, reconnut Fringue. Mais, hasarda-t-il presque aussitôt, il y a le corollaire du théorème : l’expérience réussie, physiquement réussie, quel sera le fonctionnement des cerveaux ? Il y a deux questions, n’est-ce pas ? Fonctionneront-ils ? Et ensuite,