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atteignit la crête du mur ; son second saut l’amena à l’intérieur du parc.

Alors, à pas prudents, évitant tout craquement de branche qui pût trahir sa présence, il commença à explorer la propriété dont quelques bâtiments s’apercevaient à travers les arbres.

Un arbre avançait ses branches au-dessus du toit. Le gorille embrassa le tronc de son bras énorme, se hissa jusqu’à la fourche, puis, rampant le long d’une grosse branche, se laissa choir sur le toit.

Alors, se glissant de lucarne en lucarne, il regarda dans l’intérieur des logettes.

Dès la première, une sueur d’effroi inonda son corps. Il comprit en quel lieu il se trouvait.

Mais, poussé par une force mystérieuse, attiré par l’irrésistible appel d’un aimant, il avançait toujours, poursuivant sa sinistre revue.

Cependant, des fenêtres des bâtiments voisins, il avait été vu. Des gardiens s’inquiétaient de cet être bizarre, qui rampait sur le toit des aliénés.

Ils savaient qu’on recherchait, aux alentours de l’établissement, un singe échappé. Ils reconnurent le gorille et donnèrent l’alarme. Prévenus, les chasseurs accoururent de tous côtés, cernant peu à peu le bâtiment sur le toit duquel se trouvait le monstre.

Arrivé un des derniers, Godolphin dirigeait les opérations. Tandis qu’une partie de la troupe formait un cordon autour du bâtiment et gardait les issues, en attendant qu’on amenât les échelles et les cordes nécessaires à la capture de la bête, d’autres, des fenêtres voisines surveillaient ses mouvements, guettant l’instant favorable.

Justement, le gorille ne semblait point sur ses gardes ; complètement étendu au-dessus d’une lucarne, il était absorbé dans la contemplation de ce qu’il voyait.