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(Le Parthénon.)


construit du temps de Périclès, il y a environ trente-deux siècles. Phidias, sculpteur célèbre, était alors chargé de la direction des embellissemens d’Athènes. Ce temple, dédié à Minerve, dominait la ville et la citadelle. L’exécution en fut confiée à Ictinus et à Callicrate. Il appartient à l’ordre dorique, et le beau marbre blanc qu’on tirait de Pentéliqne, montagne voisine, servit à sa construction. Sa hauteur était de soixante-neuf pieds, sa longueur d’environ deux cent vingt-sept, et sa largeur de cent. Le portique était double aux deux façades, et simple latéralement.

C’est dans ce temple que les étrangers venaient admirer la statue de Minerve, chef-d’œuvre de Phidias, et qu’il avait construite en or et en ivoire.

Soit indifférence, soit oubli, le Parthénon avait été respecté par les Turcs ; seulement de temps à autre, les habitans broyaient quelques fragmens de marbre pour en faire du ciment. En 1683, l’artillerie des Vénitiens, alors en guerre avec la Turquie, dégrada ce précieux reste de la grandeur d’Athènes.

Dans les contrées septentrionales, l’action de l’air et l’intempérie des saisons dégradent en peu d’années les monumens publics ; mais le climat de la Grèce a respecté plusieurs de ses ruines jusqu’à nos jours ; et ces mutilations déplorables sont bien plus l’ouvrage de l’homme ou des convulsions politiques que le résultat d’une longue succession de siècles.

De tous les musées d’Europe, celui de Londres s’est le plus enrichi des débris du Parthénon. Lord Elgin, qui était ambassadeur à Constantinople vers 1799, obtint en 1801 du gouvernement turc un firman qui l’autorisa à « élever un échafaudage autour de l’ancien temple des Idoles pour mouler en plâtre et en gypse les ornemens et les figures, » et de plus, « à enlever les pierres où se trouvaient des inscriptions, ainsi que les statues conservées. » On assure qu’il en coûta 74 000 livres sterling (1 850 000 fr.), intérêts compris, à lord Elgin, pour s’approprier les belles parties du monument qu’il fut possible de transporter à Londres.

En 1816, la collection entière fut achetée à lord Elgin, par acte du parlement, au prix de 55 000 livres sterling (875 000 fr.).




Serpent apprivoisé. — Un laboureur habitant près de White-Cross, à environ un mille de Hereford, et occupant une chaumière de M. Thomas Weed, observa plusieurs fois, dans le mois de mai dernier, un de ses enfans, petite fille de moins de deux ans, qui, à chaque repas, réservait une partie de sa nourriture, et la portait dans un coin de la chambre. La curiosité porta le père à épier son enfant, et l’on peut juger de sa surprise quand il vit, à un certain bruit fait par la petite fille, un serpent sortir d’un trou du mur, et prendre sans crainte le repas qui lui était offert.




MUSÉE DU LOUVRE.

SALON DE 1833.

Aujourd’hui nous avons voulu seulement annoncer l’ouverture du Salon, et nous avons choisi à la hâte pour cette annonce une des plus jolies statues de la galerie des sculptures, comme on place une vignette sous le titre d’un nouveau livre. Nous donnerons successivement quelques esquisses des œuvres du Musée de 1833 les plus remarquables dans divers genres ; ce sera une introduction naturelle à la suite de gravures et d’articles que nos lecteurs trouveront çà et là dans nos livraisons, et qui feront connaître les musées antiques et modernes, soit de Paris, soit des principales villes de France et d’Europe, et l’histoire des beaux-arts, ainsi que leur influence sur l’éducation publique. Nous ne pouvons représenter et décrire que peu de choses à la fois ; mais qu’on prenne patience, et nous espérons qu’il viendra un moment où on s’apercevra peut-être que nous avons su