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ANDRÉ LAURIE

et s’abritèrent précipitamment derrière un massif de magnolias.

Mais ce fut pour combiner un mouvement d’ensemble. Se formant sur deux colonnes, l’armée assiégeante envahit la pelouse en proférant des cris et se porta vers la maison. Elle arrivait au pas de course, en masses profondes.

Le moment était venu pour M. Weber de mettre sa pièce à l’épreuve. La braquant rapidement sur la colonne de gauche et presque sans viser, il toucha le déclic de la détente. Une détonation formidable éveilla les échos de la vallée. L’obus partit en sifflant, s’abattit sur la horde grouillante et explosa…

Déjà la culasse était ouverte par Le Guen, un second obus placé dans le canon, qui pivotait sur son axe et tonnait sur la colonne de droite…

M. Weber lui-même fut stupéfait de ce qu’il vit alors. De part et d’autre, dans un rayon d’action de cent mètres au tour du point où chaque obus était tombé, des cadavres jonchaient le gazon de la pelouse. Il y en avait quatre-vingt-seize, — tous déjà raidis par la mort et comme foudroyés… Quant au reste des deux colonnes, il avait disparu dans une fuite éperdue.

La poudre K venait de parler sans réplique.

mm(La suite prochainement.)
André Laurie.mm