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et monsr de Fresne, secrétaire d’Estat avoit desjà expédié les despesches pour les révoquer. Mesme le Roy se rendit depuis facile à plusieurs affaires tant des provinces que des particuliers, outre espérance, comme sy tout son courroux n’eust regardé que monsieur du Plessis seul. Ce que touteffois les Eglizes sceurent bien interpréter au meilleur sens, qui reconnoissoient les remarquables services qu’il avoit si longtemps continués au Roy, lesquelz, sans la hayne de la Religion, eussent eu tout autre récompense. En particulier, monsieur du Plessis eut aussy ses consolations que les Eglizes dedans et dehors le royaume le consolèrent et fortifièrent par lettres ; que ceux de la court, que le Roy avoit cuydé esbran1er par là, voyant que ces grandz coups qu’on promettoit n’estoient qu’esgratigneures, s’en affermirent ; que mesmes plusieurs catholiques romains en entrèrent en meilleure créance de ses escriptz et se résolurent de s’enquérir de la vérité, la cerchant dans les bons livres. A quoy vint à propos la publication d’un autre livre de monsr du Plessis, contenant une exacte vérification de tous les lieux impugnez en son livre de l’Eucharistie, par du Puy chantre de Bazaz, le docteur Boulenger, et ceux de la faculté de Théologie de Bordeaux, portans tous les lieux des pères et autheurs grecs et italiens en marge, à laquelle il adjouste pour comble pareille vérification des soixante et un passages prétendus faux par l’Evesque d’Evreux, par livre exprès, et par un autre, la responce au livre du Père Richeôme, Jésuite de Bordeaux, contre luy, qu’il avoit seulement mise au jour environ ce mesme temps de la conférence ;