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tat, lequel persista à nous estre amy nonobstant toutes ces vapeurs de court. Mais le prompt partement du conseil m’osta le moïen de le faire contreroller et sceller, et depuis il a esté remis sy loin, prenant le Roy la publication de ce discours pour subject de le révoquer, qu’il y a peu à en espérer, encore que S. M. a pris plaisir de dire à tous les députez et autres de la Religion que, depuis ceste conférence, il nous avoit encor fait ce bien.

Pendant ce séjour de Paris me vint trouver monsieur de Saint Germain, filz de monsieur de Fontenay de Normandie, de la maison de Rouvrou, pour la recherche de nostre fille Elizabeth, duquel il nous avoit esté escript par nostre fille de la Verrie, il y avoit jà quelques mois. En ceste anxiété d’affaires, je le priay de ne se déclarer point pour l’heure et de remettre à quand monsieur du Plessis et moy serions ensemble, lequel je faisoy estat d’aller bien tost retrouver : à quoy il s’accommoda, et je requis cela de luy, partie craignant que quelqu’un ne nous fit mauvais office, partie aussy pour n’entasser tant de choses l’une sur l’autre, et n’y rien commencer qu’en présence de monsieur du Plessis. Il nous vint donq voir quelques mois après mon retour dont s’ensuivit un contrat de mariage lequel Dieu veuille bénir par sa grâce, en date du quatriesme d’Octobre mil six cens.

Je party donq de Paris le Sabmedy dixiesme de Juin et m’en alloy coucher à Ablon, où le lendemain, après le presche, je pris congé des ministres de l’Eglize de Paris et de plusieurs de noz amys. Au partir de Paris, Dieu me fît ceste grâce, par les