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relevast la vérité de cest affaire, et en fut confirme par messieurs les ministres et des principaux de l’Eglize de Paris ; aussy par messieurs de Calignon et de la Noüe, desquelz il esprouva la consolante amityé en cest affaire ; il partit donq de Paris en nostre carrosse, le lendemain dixiesme de May, où je le conduis jusques à Chaliot, et là trouva ses chevaux et prit la traverse droict à Saumur ; auquel lieu il trouva le peuple tout altéré et les gens de bien en alarme à l’occasion des lettres cy-dessus que le Roy avoit escriptes à M. d’Espernon sur ce faict de la conférence, desquelles il avoit envoie copie à M. de Souvray, gouverneur en Touraine, et luy au Sénéchal du lieu, lequel attendant l’impression en auroit faict faire infinies copies, et icelles distribuées par le pays où elles auroient esté leües ès prosnes de toutes les paroisses, et ce mesme ordre auroit esté suivy par tout le Royaume. Son arrivée néantmoins à l’improviste, moiennant le doux châtiement qu’il fit de quelques insolens, les eust tost remis à raison.

Mais luy vint fort à propos qu’il y trouva l’assemblée de ceux de la Religion qui depuis quelques mois y avoient transporté leur séance, ausquelz il eut moien de faire entendre la vraye histoire, et par eux à toutes les provinces ; et à ceste fin, son premier soin fut, après m’avoir donné advis de son arrivée en seurté au dit lieu, de dresser le discours de la conférence de Fontainebleau, lequel il eut achevé en quatre jours, comprenant tant la procédure de ceste conférence que la vérification des passages y disputez. Lequel fut approuvé desditz sieurs députez et de messieurs noz Ministres, jusques là que les