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certé et consulté avec le dit Evesque ; à monsieur du Plessis au contraire ne luy en parloit aucunement, et, s’il se présentoit à luy en parler, le rompoit en peu de motz, comme s’il n’eust à rien moins pensé qu’à cest affaire ; les commissaires nommez ou rejettez à l’appétit du sr d’Évreux sans en parler ny faire parler à monsieur du Plessis. M. le chancelier pour prononcer du tout[1] affecté au Pape, messieurs les Présidents de Thou et Pithou soubz ombre de leur doctrine, desquelz la timidité luy estoit connue, d’autant plus grande qu’ilz avoient esté suspectz de la Religion ; et au premier d’iceux, parce qu’il s’en excusa, envoya le Roy le sr de la Varenne, controlleur des postes exprès, qui luy dist de sa part qu’il vinst s’il ne luy vouloit faire desplaisir, qu’il scavoit que monsieur du Plessis, premier que partir, l’avoit veu pour le destourner d’en estre (à quoy n’avoit onq pensé), qu’il s’estoit déjà assés rendu odieux pour avoir esté entremis en l’édict de la Religion et en la pairie de monsieur de la Trémouille ; s’il manquoit en cest acte, qu’il ne pouvoit plus rien faire pour son avancement ; enjoignant de plus au dit la Varenne d’aller trouver monsieur le premier Président et lui en dire autant, afin qu’il persuadast le dit Président de Thou, comme son amy et pour son bien, de ne refuser ceste commission, et de faict il partit de ce pas pour aller à Fontainebleau. Par l’Evesque d’Evreux avoit été nommé le médecin

  1. C’est-à dire complètement dévoué au Pape. L’édition de M, Auguis porte : « M, le Chancelier, pour prononcer du tout, affecta au Pape MM. les Présidens.·. . . » On se demande ce que cela peut signifier.