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imprimé ; mais premier que le publier l’envoya à monsr de Villeroy lequel il supplia de luy estre pour parrain en combat, et fit entendre au Roy par son frère, qui avoit tout aceez vers S. M. (pour estre entremetteur des amours de la Damoyselle d’Entragues), la procédure qu’il y falloit tenir, et à M. de Villeroy l’occasion que par ce moïen, il avoit en main d’obliger le siège romain ; et là dessus fut dressée la partie, tout au rebours de ce que prétendoit monsieur du Plessis, scavoir que son livre fust examiné privéement par quelques gens de bien que le Roy y commettroit pour s’esclarcir de sa preudhommie, reconnoissant très bien que, sy c’estoit par une voye publique, veu la disposition des choses et des personnes, ce ne pouvoit estre qu’à son dommage.

Fut donc amené monsieur du Plessis, en suite de ce dessus, à la prétendue conférence de Fontainebleau au 4e de May mil six cens, de laquelle la tenue et procédure sont déduites en un discours exprès que M. du Plessis mesme en fit tost après son retour à Saumur ; lesquelles nous y remettrons à voir, sans en faire répétition en ce lieu ; sont néantmoins à remarquer quelques circonstances en ce discours qui font voir tant plus jusques où alloit non tant l’animosité contre sa personne que le dessein d’opprimer et de scandalizer la Religion en icelle ; une faveur extraordinaire en toutes sortes que le Roy monstra à l’Evesque d’Evreux, une desfaveur au contraire à l’endroit de monsr du Plessis, comme sy tous ses services luy eussent tenu lieu de desservice ; tout le projet de cesle conférence con-