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mois et messieurs de Macefer et Vincent, pasteurs du lieu, ausquelz il le mit en main, et ne fut touteffois sy tost imprimé pour quelques incommoditez qui s’y rencontrèrent.

En Juing estoit assignée l’assemblée[1] générale des Eglizes à Loudun pour y ouyr le rapport de messieurs de la Noue et de la Primaudaye qui estoient allez trouver le Roy à Lyon, laquelle fut peu satisfaicte et des responces à eux faictes et des effectz depuis ensuiviz ; comme ainsy fust que rien ne s’effectuast à leur avantage, plusieurs choses au contraire tous les jours à leur préjudice, estant frustrez de tout espoir de la court, il y fut délibéré de se remettre en l’estat de la tresve faicte en 89[2], ce qui sembloit se pouvoir faire justement, attendu que le feu Roy avoit promis dans un an de contenter ceux de la Religion par une paix, attendu aussy que le Roy mesmes venant à la couronne auroit déclaré qu’il entendoit que la ditte tresve fut entretenue en tous ses articles pendant six mois, avant la fin des quelz il y pourvoiroit. Touteffois, ilz furent persuadez d’envoyer encor vers S. M. représenter leur requeste pour une dernière fois, et fut choisy à ceste fin M. Vulson conseiller au parlement de Grenoble, auquel fut respondu aussy maigrement que devant, mesmes par luy mandé aux sieurs de la ditte assemblée de se départir, ce qui fut receu de sy mauvaise part d’eux tous, et non sans raison après tant de

  1. Les assemblées générales étaient des assemblées politiques ; les synodes généraux étaient des assemblées religieuses.
  2. La trêve signée à Tours entre Henri III et le roi de Navarre.