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il se voit ès mémoires de monsieur du Plessis, où il ne leur laissoit rien passer, ny de l’honneur de Dieu, ny du service du Roy, sur lesquels, estant nécessaire de consulter la bouche du Roy, fut interrompue la négociation, sauf à la renouer en Janvier.

Et furent messieurs de Rheims et de St Luc trouver S. M. qui d’ailleurs y vouloient aller pour recevoir l’ordre du St Esprit ; une principale difficulté estoit sur ce que M. de Mercœur ne vouloit point recevoir l’édit de 77 en Bretagne ; sur quoy remonstroit monsieur du Plessis au Roy combien cela luy seroit de conséquence pour les autres traictez à venir, aussy pour la parole donnée à ceux de la Religion de le leur entretenir ; mais encore que les autres chefz de la Ligue qui auroient traicté auparavant ayant passé par ce chemin là, sy le duc de Mercœur seul en estoit excepté, ce seroit justifier son prétexte et luy remettre entre les mains la créance générale de la Ligue qui estoit déférée entre les mains du duc de Maine, à laquelle manifestement il prétendoit. Qui fut cause que S. M. déclara aus ditz srs archevesque de Rheims et de St Luc qu’il vouloit que le duc de Mercœur, en l’article de la Religion, passast par la loy générale du royaume ; et néanmoins afin que la rupture du traicté n’intervinst là dessus, envoya encor une déclaration particulière à monsieur du Plessis pour la direction de cest affaire. Fust aussy de son advis que S. M., pour mettre le dit duc en son tort, offrist de renvoyer les Anglois[1], rappeler les Suisses de Bretagne, et y don-

  1. Les secours anglais fournis à Henri IV, par la reine Elisabeth.