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Trémouille ;] ses parrains messire Philippes de Ronserolles, baron de Heugueville, messire Bertin de Mornay, son oncle paternel, grand-doyen de Beauvais, abbé de Saumer au Boz, près Bolongne, ses maraines, Mme Jehanne de Beauvillier, dame du Puyset et du Plessis-Marly, sa grande tante du costé maternel, et dame de la[1] [Neuville], dame de Morvillier ; sa nourrice, que je ne veux oublier, Marguerite Madon, du lieu mesme de Buhy, femme de doulce humeur. Feu M. de Buhy, son père, vescut jusqu’à l’aâge de quarante-huit ans sans reproche, n’ayant james perdu en son temps aucune occasion de se trouver aux guerres et y faire service de son Prince ; mais la guerre finie, il se retiroit en sa maison, où il mesprisoit la court et l’ambition, encor qu’il luy en fust offert beaucoup d’occasions. Il aymoit les chevaux, et, paix ou guerre, avoit toujours unz bel équipage, prenoit plaisir avec ses voysins et amys entre lesquelz il étoit estimé et tenu fort entier et de conscience, selon le temps qui estoit alors, fort adonné aux dévotions de l’Eglize Romaine, et avoit en recommandation que ses enfans fussent instruitz de mesme ; il aymoit les pauvres et leur estoit libéral, hayssoit extrêmement le mensonge et le blasphême, et vivoit d’une très-doulce et honneste conversation avec tous. Il mourut l’an 1559, le pénultième de novembre, Dieu luy faisant ceste grâce qu’à l’article de la mort, il se ressouvint de plu-

  1. Le manuscrit de la Bibliothèque de la Sorbonne porte « de la Neuville » en note, et en correction de « du Frétoy » qui était dans le texte et a été barré. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis portent de « du Frétoy ».