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les ouyt et entendit, tant sur ce point que sur plusieurs autres importans dont ilz s’en retournèrent satisfaictz.

N’est à oublier aussy que monsieur de Clermont d’Amboyse et luy avec leurs compaignies de gens d’armes s’estantz joinctz ensemble pour ce voyage, estant près d’Alençon furent avertis que le baron de Meydavid, commandant pour la Ligue à Verneuil, estoit venu ravager la ville de Séez, lequel ils se résolurent d’enlever la nuict dedans laditte ville, et l’eussent faict commodément sy la trouppe de monsieur de Clermont eust esté aussy tost au rendés vous que celle de monsieur du Plessis. Nonobstant ne laissèrent de les aller attaquer en plein midy, n’estans pas plus fortz dehors que les ennemys dedans, et n’ayans pour tout qu’environ 60 harquebuziers à cheval qu’ilz firent mettre pied à terre, faisant mine de mettre le feu aux portes de la ville ; quoy voyans les ennemis se résolurent de quitter, et ne furent pas plus tost apperceus qu’ilz ne feussent tous à cheval, sortans par la porte opposite de la ville et tirans la route de Verneuil, au grand galop. Mais les portes leur estant ouvertes, les ditz sieurs avec leurs trouppes traversèrent la ville, se mirent à leur queue et les suyvirent sy royde que le sr du Buisson Fallu, lieutenant du sr de Meydavid, qui voulut faire la retraicte, et un capitaine Albanois qui l’assistoit furent tués et plusieurs autres qui se voulurent opiniastrer avec eux, partie qui n’estoient si bien montés que le sr de Meydavid, lequel ilz poursuivirent plus de troys lieues. Monsieur des Roziers, baillif d’Alençon, les accompagna, brave