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de Bredebent, gentilshommes qualifiés et officiers principaux tant de l’Estat que de la maison du dit Seigneur Duc, faisant profession de la religion réformée ; et depuis l’a entretenue souvent par lettres avec le dit sieur de Pallant de Bredebent qui a sa maison non loin de Hambach et Juliers où il le reçeut. Monsr du Plessis de retour continuoit à me venir voir, et y avoit plus de huit moys qu’il ne se passoit jour que ne fussions deux ou troys heures ensemble ; mesmes durant son voyage de Clèves il m’avoit escrit. Je projettois lors de faire un voyage en France pour mes affaires, et le voulois avancer affin de nous oster cette familiarité, pour la craincte que j’avois que quelques ungz en fissent mal leur proffit. Comme j’estois sur ce pensement, il me déclara l’envye qu’il avoit de m’espouzer, ce que je receus à honneur ; et touteffois luy déclaray qu’il ne pouvoit entendre ma volonté que premièrement je ne seusse par lettres la volonté de Madlle de Buhy sa mère et de M. de Buhy son père, pour estre assurée par eux qu’ilz eussent nostre mariage pour agréable. Madamoyselle de Buhy estoit en Bourbonnois et M. de Buhy, qui avoit prins les armes pour les troubles qui continuoient en France, estoit guouverneur de St Liénart en Limosin. Monsieur du Plessis envoya un de ses gens exprès, et eut responce de Madlle sa mère et de monsr de Buhy son père telle qu’il demandoit, avec lettres qu’ilz m’escrivoient, m’assumant que sy Dieu permettoit ce mariage, ilz l’auroient pour agréable et qu’ilz le désiroient. Ilz escrivirent aussy à monsieur de Lizi, Seigneur de qualité et autreffois fort favory du roi Henry IIe leur proche parent et entier amy, le priant