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Dieu ; et y demeurasmes nonobstant sa mort, non moins paisiblement que auparavant. Quelque temps après la mort de M. de Bouillon, madame sa femme[1] eut besoin d’envoyer en quelques lieux pour les affaires que la mort de monsieur son mary luy avoit apportées, entre aultres vers monsieur le Duc de Clèves que feu M. de Bouillon avoit (comme parent et de mesme nom,) avec feu monseigneur l’électeur Palatin Frédéric, lessé exécuteurs de son testament ; elle pria M. du Plessis de faire ce voyage et luy bailla le testament en main pour porter au dit Seigneur Duc, lequel il pria d’accepter la tutelle des enfans et l’exécution du dit testament. Il y avoit à craindre pour ceste Princesse veufve de mettre le Roy en jalouzie, la voyant avoir recours aux estrangers, et il estoit pénible de négotier avec le dit Seigneur Duc, à cause de sa maladie qui luy ostoit la parole et partie du sens, et à cause de ce que son conseil estoit composé de diverses humeurs, l’un tirant à l’Hespaigne et l’autre ailleurs, etc. Les choses touteffois se passèrent au contentement de la ditte et bien des jeunes Seigneurs, et au bout des troys sebmaines fut de rettour à Sedan, où peu après arrivèrent les ambassadeurs du dit Seigneur Duc avec la responce promise, et charge d’aller vers le Roy pour luy recommander les affaires de la ditte Dame veufve et des pupilles. En ceste court, y fit amityé principalement avec M. de Wachtendouctz, maréchal de Clèves et avec M. Jettell’ et M. de Pallant

  1. Françoise de Bourbon, fille de Louis II de Bourbon, duc de Montpensier.