Page:Macrobe (Œuvres complètes), Varron (De la langue latine) Pomponius Méla (Œuvres complètes), avec la traduction en français, 1863.djvu/611

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
604
POMPONIUS MÉLA.

rie, l’Ionie, l’Eolide, la Troane, se succèdent jusqu’à l’Hellespont. Au-delà les Bithyniens bordent le Bosphore de Thrace. Autour du Pont-Euxin vivent quelques peuples distingués entre eux par différentes limites, et connus ensemble sous la dénomination générale de Pontiques. Les Méoticiens sont sur le lac Méotide, et les Sauromates sur le Tanaïs.

CHAP. III. — Description sommaire de l’Europe.

L’Europe est bornée à l’orient par le Tanaïs, le Méotide et le Pont-Euxin ; au midi, par le reste de notre mer ; à l’occident, par l’océan Atlantique ; au septentrion, par l’océan Britannique. Considérés depuis le Tanaïs jusqu’à l’Hellespont, soit comme formant une des rives de ce fleuve, soit dans les contours du Méotide et du Pont-Euxin, soit dans l’étendue qu’embrassent la Propontide et l’Hellespont, ses bords sont partout configurés de la même manière que les parties correspondantes et opposées des bords d’Asie. De l’Hellespont jusqu’au détroit, alternativement rentrantes et saillantes, elles forment trois golfes très-profonds séparés par autant de grandes masses continentales. Au delà du détroit elles se prolongent vers l’occident, où leur forme est très-irrégulière, surtout au milieu ; puis elles s’étendent au septentrion et seraient presque droites jusqu’à leur extrémité, sans deux enfoncements considérables qu’on rencontre dans cette direction.

Le premier des trois grands golfes dont nous venons de parler comprend la mer qu’on appelle Égée[1] le second, la mer Ionienne, dont la partie la plus avancée dans les terres prend le nom d’Adriatique ; le troisième, celle que nous nommons mer Tuscienne, et les Grecs, mer Tyrrhénienne.

La première contrée de l’Europe est la Scythie, qu’il ne faut pas confondre avec celle dont nous avons déjà fait mention ; elle commence au Tanaïs, et se termine peu près au milieu de la côte du Pont-Euxin. Vient ensuite la Thrace, qui s’étend jusque sur une partie de la mer Égée, et que suit immédiatement la Macédoine. Plus loin, la Grèce fait une avance considérable entre la mer Égée et la mer Ionienne. L’Illyrie est placée sur un des côtés de l’Adriatique. L’Italie se prolonge entre cette mer et la mer Tuscienne, au fond de laquelle est la Gaule, et plus loin l’Hispanie. Cette dernière province se dirige sous deux faces différentes, d’abord à l’occident, et ensuite au septentrion, où elle ne laisse même pas que d’avoir beaucoup d’étendue. Par delà vient encore la Gaule, qui des bords de notre mer s’avance jusqu’à une grande distance dans les terres. Les Gaulois sont limitrophes des Germains, et après ceux-ci les Sarmates étendent leur territoire jusqu’aux frontières de l’Asie.

CHAP. IV. — Description sommaire de l’Afrique.

L’Afrique (8) est bornée à l’orient par le Nil, et des autres côtés par la mer. Elle est moins longue que l’Europe ; car elle ne correspond ni à toute la longueur de l’avance que fait l’Asie, ni par conséquent à toute l’étendue des rivages européens. Cependant elle est encore plus longue que large, même en considérant sa largeur au voisinage du Nil, où elle est plus considérable que partout ailleurs. A partir de ce fleuve l’Afrique s’élève de plus en plus, surtout au milieu, tandis qu’à raison de la courbe que forment ses rivages d’orient en occident, elle perd

  1. Aujourd’hui l’Archipel.