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que la longueur, et, conséquemment, privée de largeur : mais, sans cette seconde dimension, le zodiaque ne pouvait renfermer les douze signes ; on a donc resserré les constellations qui forment ces signes entre deux lignes, et le vaste espace qu’ils occupent a été divisé en deux parties égales par une troisième ligne qu’on a nommée écliptique, parce qu’il y a éclipse de soleil ou de lune toutes les fois que ces deux astres la parcourent en même temps. Si la lune est en conjonction, il y a éclipse de soleil ; quand elle est en opposition, il y a éclipse de lune : il suit de là que le soleil ne peut être éclipsé que lorsque la lune achève sa révolution de trente jours, et qu’elle-même ne peut l’être qu’au quinzième jour de sa course. En effet, dans ce dernier cas, la lune, opposée au soleil, dont elle emprunte la lumière, se trouve obscurcie par l’ombre conique de la terre ; et, dans le premier cas, son interposition entre la terre et le soleil nous prive de la vue de ce dernier. Mais le soleil, en se soustrayant à nos regards, ne perd rien de ses attributs ; tandis que la lune, privée de son aspect, est dépouillée de la lumière d’emprunt au moyen de laquelle elle éclaire nos nuits. Ce sont ces phénomènes, bien connus du docte Virgile, qui lui ont fait dire :

Dites-moi quelle cause éclipse dans leur cours Le clair flambeau des nuits, l’astre pompeux des Jours.

Quoique le zodiaque soit terminé par deux lignes et divisé également par une troisième, l’antiquité, inventrice de tous les noms, a jugé à propos d’en faire un cercle. Cinq autres sont parallèles entre eux ; le plus grand occupe le centre, c’est le cercle équinoxial. Les deux plus petits, placés aux extrémités, sont le cercle polaire boréal et le cercle polaire austral. Entre ceux-ci et la ligne équinoxiale, il est en deux intermédiaires, plus grands que les premiers et moindres que la dernière, ce sont les deux tropiques ; ils servent de limite à la zone torride. Aux sept cercles dont ou vient de parler, joignons les deux colures, ainsi nommés d’un mot grec qui signifie tronqué, parce qu’on ne les voit jamais entiers dans l’horizon. Tous deux passent par le pôle boréal, s’y coupent à angles droits ; et chacun d’eux, suivant une direction perpendiculaire, divise en deux parties égales les cinq parallèles ci-dessus mentionnés. L’un rencontre le zodiaque aux deux points du Bélier et de la Balance, l’autre le rencontre aux deux points du Cancer et du Capricorne ; mais on ne croit pas qu’ils s’étendent jusqu’au pôle austral. Il nous reste à parler des deux derniers, le méridien et l’horizon, dont la position ne peut être déterminée sur la sphère, parce que chaque pays, chaque observateur a son méridien et son horizon.

Le premier de ces deux cercles est ainsi nommé, parce qu’il nous indique le milieu du jour quand nous avons le soleil à notre zénith ; or, la sphéricité de la terre s’opposant à ce que tous ses habitants aient le même zénith, il s’ensuit qu’ils ne peuvent avoir le même méridien, et que le nombre de ces cercles est infini. Il en est de même de l’horizon, dont nous changeons en changeant de place ; ce cercle sépare la sphère céleste en deux moitiés, dont l’une est au-dessus de notre tête. Mais, comme l’œil humain ne peut atteindre aux limites de cet hémisphère, l’horizon est, pour chacun de nous, le cercle qui détermine la partie du ciel que nous pouvons découvrir de nos yeux. Le diamètre de cet horizon sensible ne