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homme : mais Straton le péripatéticien, et Dioclès de Carystos, ont observé que la manière dont se conduit le fœtus varie de sept jours en sept jours. Ils disent que pendant la seconde semaine on aperçoit à la surface de l’enveloppe mentionnée ci-dessus des gouttes de sang, qui, dans le cours de la troisième, pénètrent cette enveloppe, pour se rejoindre au germe gélatineux ; que le liquide se coagule pendant la quatrième semaine, et prend une consistance moyenne entre la chair et le sang ; que, dans l’intervalle de la cinquième, il arrive quelquefois que les formes de l’embryon, dont la grosseur est alors celle d’une abeille, se prononcent, et qu’on peut distinguer les premiers linéaments des parties du corps humain. S’ils emploient ici le mot quelquefois, c’est parce que cette configuration précoce est le pronostic de l’accouchement à sept mois ; car, dans le cas d’une gestation de neuf mois solaires, la forme extérieure des membres n’est remarquable que vers la fin de la sixième semaine, si l’embryon est femelle, et sur la fin de la septième seulement, s’il est mâle. Sept heures après l’accouchement, on peut prononcer si l’enfant vivra, ou si, étant mort-né, son premier souffle a été son dernier ; car il n’est reconnu viable que lorsqu’il a pu supporter l’impression de l’air pendant cet intervalle de temps ; à partir de ce point, il n’a plus à craindre qu’un de ces accidents qu’on peut éprouver à tout autre âge. C’est au septième jour de sa naissance que se détache le reste du cordon ombilical. Après deux fois sept jours, ses yeux sont sensibles à l’action de la lumière, et après sept fois sept jours il regarde fixement les objets, et cherche à connaître ce qui l’entoure. Sa première dentition commence à sept mois révolus ; et à la fin du quatorzième mois, il s’assied sans crainte de tomber. Le vingt-unième mois est à peine fini, que sa voix est articulée ; le vingt-huitième vient de s’écouler, déjà l’enfant se tient debout avec assurance, et ses pas sont décidés. Lorsqu’il a atteint trente-cinq mois, il éprouve un commencement de dégoût pour le lait de sa nourrice ; s’il use plus longtemps de ce liquide, ce n’est que par la force de l’habitude. À sept ans accomplis, ses premières dents sont remplacées par d’autres plus propres à la mastication d’aliments solides ; c’est à cet âge aussi que sa prononciation a toute sa perfection : et voilà ce qui a fait dire que la nature est l’inventrice des sept voyelles, bien que ce nombre se réduise à cinq chez les Latins, qui les font tantôt brèves et tantôt longues. Cependant ils en trouveraient sept, s’ils avaient égard, non pas à l’accentuation, mais aux sons qu’elles rendent. À la fin de la quatorzième année, la puberté se manifeste par la faculté génératrice chez l’homme, et par la menstruation chez la femme. Ces symptômes de virilité font entrevoir à l’adolescent l’époque de sa majorité, que les lois ont avancée de deux ans en faveur de la jeune fille, à cause de la précocité de son organisation. La vingt-unième année accomplie voit la barbe remplacer le duvet sur les joues du jeune homme, qui cesse alors de croître en longueur ; à vingt-huit ans, son corps a fini de s’étendre en largeur ; c’est à trente-cinq ans qu’il est dans toute la plénitude de sa force musculaire. On remarque que ceux des