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de l’Éditeur.

et capables de diriger, dans sa conduite politique, l’homme d’État qui aurait le plus de moralité[1]. « Ici, Guiraudet avait été forcé de rendre hommage à la vérité ; et l’hommage est d’autant plus éclatant, que ce traducteur avoit commencé d’écrire avec les injustes préventions du vulgaire contre Machiavel.

Il y a néanmoins des choses bien pensées dans ce discours ; mais elles y sont en quelque sorte étouffées par une surabondance de phrases d’ornement, comme ces jeunes fruits dont un nombreux feuillage empêche le développement et la maturité.

Nous ne saurions en finir sur ce discours de Toussaint Guiraudet, sans y remarquer le philosophique dédain qu’il y a montré pour les pièces d’une ambassade, que Machiavel remplit, en 1520, au nom de la république de Elorence, près le chapitre général des Frères Mineurs-Observantins, assemblés à Cargi. Malgré sont envie de multiplier les volumes de sa traduction qu’il a portés à neuf, tandis que les Œuvres de Machiavel n’en ont que six, il a écarté ces pièces qui lui sembloient, trop en opposition avec l’es-

  1. Discours préliminaire, pag . lxij.