— Mademoiselle… j’ai besoin de passer une nuit calme… Oh ! je vous en prie, écoutez-moi jusqu’au bout… La fièvre me brûle… et vous pouvez me guérir sans médecin… Il y a deux convois encore avant minuit ; faites-le partir ce soir.
Agnès fit un signe d’impatience, Octave tomba à ses genoux.
— Eh bien ! dit-elle, relevez-vous… il partira ce soir.
Octave prit la main droite d’Agnès et l’inonda de larmes.
— Maintenant, partez, monsieur Octave… Soyez sage, et comptez sur moi… Adieu… à demain, et bonne nuit.
Quand Octave fut éloigné, Rose poussa un soupir et dit :
— Si tous les hommes étaient comme celui-là, le monde entier serait bouleversé… Mais c’est égal, il a des folies adorables. Voilà un homme !
— Rose, dit Agnès, montez à la chambre de Louise ; mon oncle vous demandera : Où est Agnès ? vous répondrez négligemment : Mlle Agnès est triste ce soir ; elle se promène sur la terrasse… et vous ferez en sorte que le docteur puisse bien entendre ces derniers mots.
— Je comprends, dit Rose.