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toutes les vilaines bêtes qui mangent le monde. À propos de Grèce, puisque vous gardez si bien ce qu’on vous donne, voici un brin d’herbe. Je l’ai cueilli sur la colline d’Anthela aux Thermopyles, à l’endroit où sont morts les derniers des trois cents. Il est probable que cette petite fleur a dans ses atomes constitutifs un peu des atomes de feu Léonidas. En outre, à cet endroit-là même, je me souviens que, couché sur un tas de paille de maïs, devant le corps de garde de gendarmerie (quelle profanation !), je parlai de ma jeunesse à mon ami Ampère, et je lui dis que, parmi les souvenirs tendres qui me restaient, il n’y en avait qu’un seul qui ne fût mêlé d’aucune amertume. Je pensais alors à notre belle jeunesse. Pray keep my foolish flower.

Écoutez, voulez-vous quelque souvenir de l’Orient plus substantiel ?

J’ai déjà donné malheureusement tout ce que j’avais rapporté de beau. Je vous donnerais bien des babouches, mais pour que vous les mettiez pour d’autres, merci. Si vous voulez de la confiture de rose et de jasmin, il m’en reste encore un peu, mais dépêchez-vous, ou je la mangerai