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demandais comment on pouvait vivre ailleurs. Les bois sont encore tout verts et ont des odeurs délicieuses qui me rappellent nos promenades. Me voici enfin en pays républicain modèle, où il n’y a ni douaniers ni gendarmes, et où il y a des lits de ma taille, confort ignoré en Alsace. Je m’y repose un jour. Demain, je verrai la cathédrale de Fribourg, et j’irai tout de suite vérifier si les statues sont aussi belles que celles d’Erwin de Steinbach, à Strasbourg. — De Strasbourg, je partirai le 12, et serai le 14 à Paris. J’espère vous y trouver. Je n’ai pas besoin de vous dire combien cela me ferait plaisir. Mais cela ne vous empêchera pas d’en faire à votre tête. Adieu ; vous devez, étant paresseuse comme vous êtes, me savoir gré de vous écrire si tard, puisque cela vous dispense de me répondre.

CXXXVIII

Paris, lundi 15 juin 1851.

Ma mère va mieux et je pense que sous peu elle sera tout à fait remise. J’ai été bien inquiet ;