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vateur du temps. Le vent est magnifique au nord-est. Cela nous promet quelques beaux jours. Je voudrais que vous fissiez autant que moi attention au soleil et à la pluie.

CXI

Dijon, 29 Juillet 1846.

J’espérais trouver ici une lettre de vous, mais je suppose que vous vous amusez trop pour penser à m’écrire. Je n’ai rien trouvé à Bar non plus, ce qui m’étonne et m’indigne fort. Est-ce la faute de la poste ou la vôtre ? J’avais toujours cru la poste infaillible. Que faites-vous, où êtes-vous en ce moment ? Je ne sais en vérité où vous adresser cette lettre, et je vous l’envoie à tout hasard à Paris. Écrivez-moi donc à Privas et puis à Clermont-Ferrand. J’ai beaucoup vu de mœurs, d’hommes et de villes depuis vous avoir quittée il y a quinze jours, et, comme Ulysse, j’ai eu toute sorte de contrariétés dans mes pérégrinations. Chaque année, je trouve la province plus