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votre frère : de la façon dont je conçois votre rôle de sœur, vous devriez souhaiter à votre frère quelque belle et bonne passion. Remarquez que vous ne pourrez jamais rien empêcher, et que, si vous ne devenez pas confidente heureuse, ou du moins résignée, vous êtes prédestinée à devenir étrangère. Adieu. Mon doigt me fait un mal de chien, mais on me dit que c’est bon signe. Je vais penser à vos pieds et à vos mains pour faire diversion. Vous n’y pensez guère, je crois.

XLIX

17 février 1843.

Que j’aie été injuste envers vous, cela est possible et je vous en demande pardon ; mais vous ne vous mettez pas assez à ma place ; et, parce que vous ne sentez pas comme moi, vous voudriez, ce qui est impossible, que je ne sentisse qu’à votre manière. Peut-être devriez-vous me savoir plus de gré que vous ne faites de tous mes efforts pour vous ressembler. Je ne comprends rien à la mine que vous m’avez faite aujourd’hui. Au reste, à ne