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ben ? — C’est vraiment admirable de voir à quel point cette pierre étrusque vous plaît ! Combien de gâteaux l’estimez-vous ? Vous n’avez pas seulement cherché à savoir ce qu’il y a dessus. C’est un homme qui tourne un pot. Il faut dire une hydrie, c’est plus grec et plus noble. C’était peut-être le cachet d’un potier autrefois, ou bien il y a là une allusion mythologique que je pourrais vous expliquer, si je voulais. Quant à l’autre cachet, son histoire est étrange. Je l’ai trouvé dans le feu d’une cheminée, rue d’Alger, en tisonnant ; c’est une très-grosse et très-lourde bague en bronze ; les caractères en sont cabalistiques ; on croit qu’elle a servi à un magicien ou bien à des gnostiques. Vous y avez vu un petit homme, un soleil, une lune, etc. N’est-ce pas fort curieux de trouver cela rue d’Alger dans les cendres ? Qui sait si ce n’est pas au pouvoir mystérieux de cet anneau que je dois votre chanson de Claire ? Je suis très-réellement malade, mais ce n’est pas une raison pour ne pas sortir. Par exemple, si vous vouliez recevoir le cachet étrusque de ma main, je vous le donnerais avec grand plaisir ; tandis que cela ferait scandale dans une lettre chez votre por-