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« Considérant que le camarade Méric a accepté le mandat de délégué au Congrès national de Toulouse alors qu’il n’avait pas le temps de présence exigé dans le parti ;

« Considérant que le camarade Méric avisé par télégrammes répétés de l’irrégularité de sa situation de délégué, a cru devoir passer outre ;

« Décide d’infliger au camarade Méric un blâme sévère et formel autant que mérité. »

Je déposai sur le bureau cette motion me concernant et signée de mon nom. On mit aux voix la motion Méric. Cc fut une unanimité touchante. Les adversaires se voyaient obligés de marcher ; les amis trouvaient la farce très drôle.

C’est ainsi qu’après le Congrès de Toulouse, le camarade Méric fut blâmé par le camarade Méric. Petits détails de l’histoire socialiste.

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La quatrième section fut souvent au péril et à l’honneur. Je vous l’ait dit : c’était la section modèle. Son programme était fort simple : Plutôt l’insurrection que la guerre !… A bas le Parlement !… Vive la grève générale !

Et l’on mangeait du député, je ne vous dis que ça.

L’antiparlementarisme de la rue Charlemagne était un peu considéré comme un dangereux foyer, et l’on craignait la contagion. Mais, à certaines époques, toute la section était prise d’un mal nouveau : la fièvre électorale. Finis la guerre au Parlement et les prêches sur l’abstentionnisme. Citoyens, tous aux urnes !

Et à peine la bataille était-elle engagée que ça devenait terrible. Tout le monde sur le pont… On ne voyait