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i, dans leur lutte avec lui, utilisaient l’arme du bon sens ou même de la morale.

L’idée, si elle est vraiment telle, se cache dans les plus obscures et les plus mystérieuses profondeurs de l’âme humaine, dans sa métaphysique (même inconsciente) ou plus loin encore, dans sa religion (plus inconsciente peut-être). Et il faut une force susceptible de pénétrer jusqu’en les plus secrets recoins de l’âme et de la retourner tout entière pour en arracher l’idée. Cette force, la force de la vie, de la conscience s’élargissant avec le changement des temps, s’élève, croît, s’avance, comme une marée qui monte.

« Lui » est une chose et « Nous » autre chose. Pourquoi ?

Nous sommes pareils à lui, nous voulons être libres dans notre volonté comme lui dans la sienne ; s’il lui est permis de lutter avec notre volonté pour le respect de la sienne, il nous l’est aussi d’en faire de même pour la nôtre.

L’opposition demeure : Un et Tous ; le rapport seul a changé. La lutte a commencé, mais les adversaires sont deux comme autrefois : le Tsar et la Révolution. N’embrassant pas « tous » en fait, la Révolution russe écrit « tous » sur son drapeau, car elle lutte pour « tous » contre « Un ».

Sur le drapeau usé des tsars on lit «