Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/67

Cette page n’a pas encore été corrigée

mettait en avant l’idéal révolutionnaire socialiste. L’évolution de l’empire russe allait son train. Passant de l’agriculture rurale primitive à l’industrie contemporaine en créant la classe prolétarienne, il trouva tout naturellement le socialisme devant lui. Le libéralisme s’est flétri sans fleurir, ainsi que la monarchie constitutionnelle et d’une manière générale toutes les formes constitutionnelles de gouvernement qui auraient pu créer un régime légal dans le développement normal de la vie politique russe.

Alexandre III entreprit la tentative de retourner en arrière, mais ne pouvant ramener la conception impérialiste de Pierre dans les limites de l’ancien esprit moscovite, il enfla l’idée du tsarisme orthodoxe. Ce projet contre nature, qui s’opposait au développement naturel de l’État ne pouvait aboutir qu’à une catastrophe.

Homme très fort, il agissait avec une pleine conscience, en quoi il se montre le contraire de son fils. Autocratie, orthodoxie, nationalisme, furent les bases de sa politique. Héritier encore, il fit voir qu’il n’approuvait point l’occidentalisme d’Alexandre II, son père. Parmi les slavophiles, Alexandre III avait des amis et il entretenait une correspondance suivie avec l’un deux, Jean Axakoff. Lors de son avènement, Alexandre III fit une