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Répondant, le Tsar prononça textuellement les paroles suivantes : « Je vous remercie de toute mon âme pour ces pensées honnêtes et vraiment russes. Il n’y a rien à ajouter ni à retrancher à ce que vous avez dit. »

Et « l’assemblée russe » avait raison quand elle croyait que la journée du 17 octobre n’avait en rien modifié l’essence des pouvoirs du Tsar. Lorsque les élections arrivèrent, « l’assemblée russe » écrivait en tête de son programme électoral : « L’absolutisme du Tsar n’est point aboli par la déclaration du 17 octobre. Il continue à s’exercer en Russie sous l’ordre nouveau », et comme confirmation de ce fait l’assemblée dit que « si l’empereur avait voulu changer la forme actuelle de gouvernement, il l’aurait fait avec la même pompe solennelle qui présida à son couronnement lorsqu’il prit le pouvoir absolu. »

Le 17 janvier 1906, trois mois avant l’ouverture de la Douma, le groupe des néo-Slavophiles de Moscou fit paraître son programme électoral. Dans ce dernier, il admet que le manifeste du 17 octobre peut donner lieu à de fausses interprétations. Mais néanmoins les néo-Slavophiles affirment que « le pouvoir du Tsar restera immuable tant que dureront les conditions desquelles il est né et dans lesquelles il puise sa force. Par conséquent,