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u temps est une trahison envers les principes de l’absolutisme. Il est sans force aussi bien pour devenir un monarque vraiment absolu et de cette façon éclairer la situation et provoquer la dernière grande lutte avec le peuple, que pour abdiquer l’absolutisme non seulement en surface, mais aussi intérieurement. En effet, il n’a point encore abandonné l’absolutisme.

A partir du 12 décembre 1904 (date du 1er Ukase « libéral ») il n’y eut point un seul acte du pouvoir aussi important que le serment prêté par l’empereur lors de son sacre. Toute promesse ne crée au Tsar aucune obligation morale, si elle n’est pas faite par lui en tant qu’autocrate, et autocrate non seulement dans le sens historique et laïque, mais aussi religieux. Cette abdication intérieure, religieuse de l’absolutisme, Nicolas II ne l’a point faite, il ne la fera jamais. Le manifeste du 17 octobre aurait supprimé l’absolutisme dans la conscience du Tsar, lui aurait créé une obligation intérieure, s’il avait été accompagné d’une déclaration correspondante du Tsar, comme suprême pontife. Il n’en fut rien. Le manifeste qui minait les bases de l’absolutisme fut écrit sous une forme purement laïque et ce qu’il avait d’essentiel était contenu dans le rapport mal composé de Witte, paru en même temps : Personnellement, Nicolas II a le