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père avait groupé autour de lui le prince W. P. Mestcherski, le comte A. Tolstoï, K. P. Pobiédonostsev et S. J. Witte. Tous ces gens firent beaucoup de mal à la Russie, mais on ne peut leur refuser une grande intelligence. Aux côtés du Tsar d’aujourd’hui on ne rencontra jamais aucun talent. Il eut Witte en héritage, mais il ne l’aima jamais. Il le méprise, le hait, a peur de lui.

Nicolas II est un fils fidèle de l’Eglise. Simplement, sans réflexion, il croit au Dieu orthodoxe. Chez lui la religion rentre dans les us et coutumes de la vie et il accomplit avec conscience tous les rites religieux. Une circonstance particulière : la naissance de son fils, le rapprocha étroitement de l’Eglise. Comme on le sait, l’empereur était sans héritier et des filles naissaient toujours. Mais à la suite d’un pèlerinage aux reliques, depuis peu découvertes, de Saint-Séraphin de Sarow, un fils naquit. Ce signe incontestable d’une grâce particulière devait influencer le Tsar, d’autant plus que comme tous les gens de foi naïve et inconsciente, il est fort superstitieux.

On remarque même chez lui une certaine croyance dans les sorciers, en toute sorte d’individus suspects qui pénètrent au Palais par la porte de derrière. Pendant un moment ce fut un certain Anatole Khlopof qui lui dévoilait les vérités,