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Le gallicanisme est la négation de l’idée catholique et le Pape avait raison de rejeter la déclaration de 1682.

Au point de vue catholique, la séparation du catholicisme et de l’Etat est une « contradictio in adjecto ».

L’Etat peut se séparer du catholicisme et c’est en ce moment un droit sacré pour lui ; mais le catholicisme, lui, ne peut pas se séparer de son idéal théocratique sans cesser d’être le catholicisme. « Le roi ne tient sa couronne que de Dieu seul ». Tel est le point de vue gallican à l’époque de Louis XIV. Mais la théorie « monarchomaque » a trouvé un appui dans l’Eglise. Le livre du jésuite espagnol Mariana (« De rege et régis institutione » 1603) dans lequel est justifié le meurtre du tyran s’il va contre l’Église, était la limitation la plus marquée du pouvoir absolu, la réfutation de l’idée gallicane. Le roi tient son pouvoir de Dieu, si le vicaire du Christ, le pape, l’admet. Seule, la sanction du pape rend divin le pouvoir royal.

Louis XIV lui-même, onze ans après la déclaration de Bossuet, l’abandonna et dans sa lettre au pape Innocent XII lui promit de n’en point tenir compte. Ici il se sépara de l’histoire et du peuple. On ne pouvait plus arrêter désormais l’anticléricalisme, la lutte de la France avec Ro