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subsistant uniquement par suite de l’absence de culture et qui s’appelle « l’orthodoxie et l’autocratie». Et quand ce passé serait définitivement, usé alors la Russie devrait périr, ses habitants se disperser et le souvenir même en disparaître.

Mais il n’est point de peuple sans âme à lui, individuelle. Seulement il faut la chercher non pas ici ou là-bas, non pas seulement chez les paysans ou les intellectuels, mais partout où on peut saisir une seule et même manière de l’âme de se réfléchir dans la réalité. On la trouvait autrefois dans l’autocratie. Le principe absolutiste mondial s’incarna chez nous à la russe, dans le tsarisme russe et l’Eglise russe. La révolution est aussi bien russe, populaire ; le premier des révolutionnaires et le dernier des moujiks portent en eux la même âme d’un même peuple.

Et ne sont-ils pas aussi « peuple », Mikaïloff, Géliaboff, Kaltourine, les étudiants, les soldats qui s’éveillent de la torpeur du sommeil et ne savent pas encore où se jeter dans le premier acharnement ? Le gouvernement a tort de se réjouir dé ce qu’il y ait des régiments qui excellent dans le pillage et le fusillement ; ce sont les révolutionnaires de demain.

Et Mouromtseff, tout le parti constitutionnel-démocrate,