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FURCY

blanches, laiteuses, descendaient jusqu’aux bougeoirs.


Le grand-père regardait le drap de toile écrue, que l’on avait remonté jusqu’aux mains croisées haut sur la poitrine. Il songeait que, sous cette toile, les jambes de Louisa étaient nues. La petite était morte sans avoir eu ses bas... Et cela, ce petit désir inexaucé, le remuait plus que tout le reste. Il restait là, perdu dans une sorte de rêverie hébétée : Louisa n’avait pas eu ses bas roses. Il s’en faisait le reproche. C’était monstrueux, un grand-père qui, faute de quelques pièces de cuivre, laisse passer ainsi sa petite-fille, sans respecter son dernier caprice. Il lui semblait avoir commis une faute que la Morte ne pardonnerait pas… Il avait fait de son mieux, cependant…. N’importe! Il n’avait pas réussi, et voilà que Louisa était morte !

Le jour commençant de baisser, Mam-

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