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LE MESSAGE

« Parce que tu ne souffriras plus, ne te crois pas infidèle. Chérie. Ne plus souffrir, s’habituer, s’accomoder à son deuil, s’y installer, c’est simplement subir la destinée humaine, je le répète. »


Une à une, lentement, les larmes naissaient aux paupières de Marthe Veyrès ; et son petit mouchoir bordé de noir les essuyait avant qu’elles aient eu le temps de rouler le long des joues.

— Comme sa tendresse fut prévoyante, songeait-elle ; et quelle bonté, quelle douceur à d’avance me pardonner… À me pardonner ? Mais non, il ne saurait être question de pardon… À me comprendre d’avance et à me consoler. Elle poursuivit : « Quand cet apaisement te sera venu, il faudra songer à refaire ta vie. Les morts ne doivent pas gêner les vivants.

« Tu es une assoiffée de tendresse ; tu ne comptes point parmi celles qui sont

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