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comme s’il n’eût pas été juste que chaque science obtînt à son tour des honneurs proportionnés aux fruits qu’elle pro- duisoit. Petit à petit ces murmures dégénérèrent en ressen- timens; enfin, à l’occasion d’un l’èglement qui exigeoitque les secrétaires résidassent à Londres, et dont la conséquence fut la démission du docteur Hutton, professeur de mathématiques àl’écoie de Wolwich, ces ressentimens éclatèrent en un vio- lent orage : le docteur Horseley, mathématicien instruit et théologien ardent, qui depuis a été successivement évèque de Saint-David et de Rochester, et dont nous avons déjà parlé dans une autre occasion, comme de l’un des antagonistes de Priestley, se fit l’organe principal de l’opposition. Il prononça des discours et fit imprimer des écrits d’une amertume exces- sive 5 il prédit à la Société et aux sciences tous les malheurs imaginables ; et soutenu de quelques membres plus consi- dérés que lui, tels que l’astronome Markelyne, il se vit au moment de renverser M. Banks. Heureusement on s’aperçut qu’il prétendoit aussi à le remplacer, et cette découverte calma tout ce qu’il avoit excité de passions. Un tel chef parut à ses amis même un mal plus certain qu’aucun de ceux qu’il avoit prédits. On l’abandonna, et, quelques séances après, la Société, par une délibération solennelle, du 8 jan- vier 1784, déclara qu’elle étoit satisfaite de son choix. Hor- seley et quelques hommes violens comme lui se retirèrent, et depuis lors M. Banks , constamment réélu , a rempli en paix ce noble poste pendant quaranterune années consécutives, durée plus longue que celle d’aucun de ses prédécesseurs. Newton lui-même n’a occupé la présidence que pendant vingt-quatre ans.