Louise-Éléonore-Charlotte-Adélaïde d’Osmond, comtesse de Boigne, née à Versailles le 19 février 1781, est morte à Paris le 10 mai 1866.
Ses mémoires s’ouvrent sur une anecdote de la guerre de 1746 dont son grand-père est le héros, ils se ferment sur la Révolution de 1848 et l’état de la France à l’époque de cette dernière rédaction, en 1862.
C’est donc sur les faits de plus d’un siècle que madame de Boigne exerce son jugement. C’est essentiellement celui d’un Français raisonnable. De cette époque à la recherche d’« une société politique dont aucun intérêt légitime n’eût rien à redouter)), selon l’heureuse formule appliquée par Molé à la République, madame de Boigne est un témoin sérieux et impartial. L’alacrité, l’éloquence, la convenance de ton du récit en font un excellent illustrateur des mémoires politiques de ses graves contemporains, Pasquier, Barante, Guizot, et une
