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toutefois que l’expérience prononce en dernier ressort, la construction serait beaucoup moins exposée aux dégradations, et la manœuvre considérablement simplifiée.

Les difficultés que l’on rencontre dans l’établissement de la navigation sur les rivières, consistent principalement dans les variations considérables que subit le volume des eaux, dans les diverses saisons de l’année, et même dans chaque saison, par l’effet des crues momentanées ; et dans la nécessité de donner passage, pendant l’hiver, aux débâcles des glaces. Il est nécessaire que, pendant la durée de la navigation, le passage de l’eau s’opère par des ouvertures dont on puisse faire varier à volonté l’étendue, et que, lorsque la navigation est interrompue dans l’hiver, les grandes eaux et les glaçons s’écoulent sans altérer les ouvrages, et sans inonder les campagnes voisines. M. Sartoris a cherché à remplir ces conditions en construisant, dans une direction perpendiculaire à l’axe du lit, deux portions de digue ou déversoirs, ayant chacune une longueur à-peu-près égale à la moitié de la largeur de ce lit. L’une de ces digues se rattache à la rive droite, l’autre à la rive gauche. La première est placée à quelque distance en aval de la seconde, et par conséquent il reste, entre les deux extrémités ou têtes des deux déversoirs, une ouverture parallèle à l’axe du courant, à laquelle on donne une longueur proportionnée à la grandeur de la rivière et au volume d’eau qu’il faudra laisser écouler. Le sommet de ces déversoirs s’élève jusqu’au niveau où l’eau doit être maintenue pour le service de la navigation ; et par conséquent l’eau s’élèverait à ce niveau, si l’ouverture dont on vient de parler était fermée. Si, au contraire, le passage est ouvert, les plus grandes crues, sans surmonter beaucoup les digues, peuvent