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holm et à Pétersbourg, de 32 à 33 fr., et pour l’Angleterre, dans le port de Cardiff, seulement de 24 fr. 75 ct.

À côté de ces prix des fers étrangers, il ne serait pas possible que la concurrence fût soutenue par les produits français, si la loi sur les douanes, de 1822, n’avait établi des droits protecteurs de notre industrie ; car, dans les pays étrangers, le fer, à raison de circonstances plus favorables, est produit à meilleur marché qu’il ne peut l’être en France. C’est par les frais de transport, et principalement par les droits d’entrée, que les forges françaises sont défendues contre l’invasion des fers étrangers. À cet égard, le Mémoire dont il s’agit présente un grand nombre d’exemples très-détaillés ; ils font voir que les droits d’entrée, qui sont établis sur les fers étrangers, par la loi de 1822, ont permis et favorisé le développement de l’industrie dans les forges françaises ; ces droits d’entrée, ainsi que le prouve le calcul, ne font que rétablir l’équilibre entre les forges étrangères et les forges de la France ; ils le rétablissent exactement.

Cependant, on ne peut regarder le prix élevé des fers de France comme un mal nécessaire, qui doive rester sans remède. Pour que le prix des fers diminue, il importe surtout que la fonte éprouve une grande diminution de prix. Ce dernier effet, vu le renchérissement excessif des bois, ne peut s’opérer sûrement, en France, qu’au moyen d’une production très-abondante de fonte obtenue par l’emploi de la houille carbonisée, dite coke. Il importe donc que le Gouvernement favorise spécialement les établissements de ce genre, en facilitant le transport des masses énormes de diverses matières, qu’exige leur activité. C’est de là, et par conséquent c’est de la confection des chemins et des canaux, c’est d’un système