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le liquide qu’il observait était plus concentré. On peut obtenir séparément cette matière, soit en distillant l’eau-mère après l’action du chlore, et en condensant par le froid les vapeurs rutilantes qu’elle fournit, soit par un procédé plus compliqué mais plus productif, en l’enlevant à l’eau par l’éther, à l’éther par la potasse, en mêlant cette potasse avec du peroxide de manganèse, en versant sur le mélange de l’acide sulfurique étendu d’eau, enfin en recueillant encore les vapeurs qui se dégagent. Ses propriétés semblent annoncer un principe particulier. En masse, elle paraît d’un rouge foncé ; sa liquidité se conserve jusqu’à 18° au-dessous du point de congélation ; elle est très-volatile et bout à 47° ; son odeur ressemble beaucoup à celle du chlore ; sa densité est triple de celle de l’eau ; dissoluble dans l’eau, dans l’alcohol, dans l’éther, elle détruit les couleurs comme le chlore et se comporte de même avec l’hydrogène et avec l’oxygène, avec les oxides alcalins. Combinée avec le gaz hydrogène percarburé, elle produit un liquide oléagineux d’une odeur éthérée très-suave.

L’auteur lui a donné le nom de brôme, tiré de Βρῶμος, mauvaise odeur. Il l’a soumise à des essais analogues à ceux que M. Gay-Lussac a faits sur l’iode.

M. Dumas a obtenu des composés dans lesquels entre cette substance, et de nature assez semblable à ceux que l’on obtient de l’iode, entr’autres des brômites métalliques et des hydrobrômates alcalins.

M. Sérullas, continuant à suivre la même marche, a obtenu de l’hydrocarbure de brôme et de l’éther hydrobrômique.

M. Liebig a retiré cette même substance de l’eau-mère