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XXXII
ÉLOGE DES DONATEURS DE L’ACADÉMIE.

XVI.


La longue énumération qui précède met en évidence un fait dont il faut se réjouir. L’Académie a aujourd’hui à sa disposition des moyens de récompense variés. S’il y a des lacunes, et il y en a, dans la liste de nos prix, les donateurs nous permettront sans doute de les combler et continueront, nous l’espérons, à nous témoigner une confiance, qui nous paraît justifiée par le soin scrupuleux que met l’Académie à seconder et à respecter leurs intentions. Mais, à côté de cette mission de récompense que l’Académie remplit de son mieux et qui maintient à un niveau si élevé le titre, dont on se pare volontiers, de lauréat de l’Académie des Sciences, n’est-il pas d’autres parties de sa tâche dans lesquelles notre Compagnie pourrait être grandement aidée par ses bienfaiteurs

Pour répondre à cette question, nous présenterons quelques remarques sur le rôle qu’ont joué autrefois les Académies, sur celui qu’elles sont appelées à jouer aujourd’hui.

Si l’on excepte l’Académie des Jeux floraux, qui remonte au moyen âge, on peut dire que les Académies modernes ont commencé à naître en Italie, à l’époque de la Renaissance. Vers le commencement du xvne siècle, le chancelier François Bacon nous a laissé, dans sa Nouvelle Atlantide, la description d’un curieux établissement, qu’il nommait le Collège de l’œuvre des six jours ou la Maison de Salomon. L’institution imaginée par Bacon devait embrasser à la fois l’investigation théorique sous toutes ses formes, l’enseignement, les missions à l’étranger, les applications scientifiques de tout ordre et de toute nature. Ce rêve, car c’en était un, n’a jamais été réalisé mais il semble que les idées de Bacon ont eu une réelle influence sur l’organisation donnée aux premières Académies à la nôtre, à l’Institut de Bologne, à l’Académie de Berlin. Pour ne parler que de notre Compagnie, on sait que Colbert,