Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 52.djvu/154

Cette page a été validée par deux contributeurs.

velle dans l’histoire de la Mécanique céleste. Le but que se proposait Sa Majesté en ouvrant le Concours peut donc être considéré comme atteint.


En communiquant ces résultats à notre Secrétaire perpétuel, Joseph Bertrand, dans une lettre datée du 18 février 1889 et insérée au Tome 108 des Comptes rendus, M. Mittag-Leffler ajoutait :


Le Mémoire couronné comptera parmi les plus importantes productions mathématiques du siècle et sera un nouveau titre à l’estime de tous les géomètres que M. Poincaré s’est acquise par d’éclatantes découvertes.


Nous ne saurions clore l’histoire de ce mémorable Concours sans rappeler qu’une seconde récompense, consistant en une médaille d’or avec l’inscription : In sui memoriam, était accordée par le Roi au Mémoire de M. Appell, intitulé : Sur les intégrales de fonctions à multiplicateurs et leurs applications au développement des fonctions abéliennes en séries trigonométriques.


Ce beau et savant travail, ajoutait M. Mittag-Leffler, est l’œuvre d’un géomètre de premier ordre et fera pareillement un grand honneur à la Science française.


Sur la proposition de l’Académie, le Gouvernement soulignait le succès de notre Patrie en nommant les deux lauréats chevaliers de la Légion d’honneur.


VIII.


À partir de ce moment, le nom d’Henri Poincaré pénétra dans le grand public, qui s’accoutuma à regarder notre Confrère, non plus comme un géomètre de haute espérance, mais comme un grand savant dont la France avait le droit d’être fière. Toujours modeste cependant, Poincaré ne cessait de travailler, abordant dans sa chaire de Physique mathématique des sujets sans cesse renouvelés. Les étudiants de nos Facultés s’attachent de préférence aux professeurs dont les travaux font autorité. Non contents d’écouter les leçons de Poin-