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I.


Henri Poincaré naquit à Nancy, le 29 avril 1854. Ses parents étaient lorrains tous les deux. La famille Poincaré est originaire de Neufchâteau dans les Vosges. Elle peut remonter jusqu’à Jean-Joseph Poincaré, conseiller au baillage de Neufchâteau, qui mourut en 1750. L’un de ses petits-fils, Joseph-Gaspard Poincaré, fut maître de mathématiques au collège de Bourmont, près Neufchâteau.

C’est également de Jean-Joseph qu’est descendu le grand-père de notre confrère, Jules-Nicolas Poincaré, qui naquit à Neufchâteau en 1794. À peine âgé de 20 ans, il fut attaché à l’hôpital militaire de Saint-Quentin pendant la campagne de France, en 1814. En 1817, il vint s’établir à Nancy avec ses vieux parents et ses sœurs, et se fixa en 1820 dans une maison caractéristique du vieux Nancy, entre le palais ducal et la porte de la Craffe. Dans le discours qu’il prononça en recevant Henri Poincaré à l’Académie française, M. Frédéric Masson nous a dépeint de la manière la plus expressive cette maison «solide, massive et sans ornements, accostée d’un portail presque monumental dont les montants à bossages vermiculés supportent un fronton entrecoupé où brûle un pot de feu ». C’est là que sont nés les trois enfants de Jules-Nicolas, dont deux fils : en 1828, Léon Poincaré qui devait embrasser la carrière médicale et fut le père de notre confrère ; en 1829, Antoni Poincaré qui devint inspecteur général des Ponts et Chaussées et eut deux fils : M. Raymond Poincaré, président de la République, et M. Lucien Poincaré, directeur de l’Enseignement secondaire au Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. C’est également dans la vieille maison de la rue de Guise qu’est né notre confrère Henri Poincaré, et la ville de Nancy y a fait poser récemment une plaque commémorative, offerte par l’Association des anciens élèves des lycées de Nancy, Metz, Strasbourg et Colmar.