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RECHERCHES

carbonique lui-même, n’est pas plutôt un simple état isomérique de ce corps.

J’ai soumis le sucre à diverses épreuves, dans le but de résoudre cette question, et comme elles ont toutes donné des résultats négatifs ou incertains, ces essais m’ont laissé dans le doute à cet égard. J’ai cherché alors à mettre en usage des moyens qui fussent propres à produire l’éther carbonique lui-même. J’espérais ainsi parvenir à une solution positive quelconque, car l’éther formé devait avoir des caractères spéciaux, ou bien présenter ceux du sucre lui-même, et, dans les deux cas, la question se trouvait résolue.

Parmi divers moyens qui se présentaient à mon esprit, le plus direct et le plus sûr consistait à soumettre l’alcool à l’action du chlorure d’oxyde de carbone. En effet, si le chlorure, en décomposant la moitié de l’eau qu’on suppose dans l’alcool, se convertissait en acide hydrochlorique, les éléments restants se trouvaient en rapport exact pour constituer un éther carbonique contenant, à la vérité, moitié moins d’acide carbonique que n’en renfermerait le sucre, mais dont les caractères auraient donné lieu à de curieux rapprochements.

M. John Davy, à qui l’on doit la découverte du chlorure d’oxyde de carbone, dit que ce gaz se dissout dans l’alcool, sans mentionner aucune réaction de sa part. Sans me laisser préoccuper par ce résultat, j’ai voulu étudier par moi-même les rapports de ces deux corps.

Éther oxychlorocarbonigue. J’ai préparé quinze litres de gaz chloroxycarbonique, et j’ai fait passer trente grammes d’alcool absolu dans le ballon qui le renfermait. Presque à l’instant, l’alcool s’est échauffé fortement, en prenant une