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par les différentes zones de l’hémisphère antérieur du projectile, et normalement à la surface de ces zones. On verra bientôt comment cette explication se lie avec d’autres faits mis en évidence par les curieuses expériences de MM. Piobert et Morin.

Déformation des projectiles, rupture et accidents qui l’accompagnent. Les boulets de divers calibres, creux ou pleins, ne paraissent pas éprouver de déformation sensible et permanente dans les milieux facilement pénétrables, tels que les terres de diverses natures et proprement dites, même aux plus grandes vitesses de projection ; mais il en est tout autrement du cas où ils sont lancés contre le roc, les maçonneries et le sable pur, anciennement rassis, mélangé ou non de gravier : les obus ou boulets creux s’y brisent en éclats sous les plus faibles charges, dont MM. Piobert et Morin ont soin d’indiquer les limites dans leur travail, en faisant remarquer qu’en dessous de ces limites, les effets d’impression des obus étant presque nuls, on doit, malgré le dire de quelques auteurs, en proscrire l’usage quand il s’agit d’ouvrir des brèches ou de détruire des parapets très-consistants.

Quant aux boulets pleins, les expériences ont conduit à établir une grande distinction entre ceux qui sont en fonte dure, c’est-à-dire blanche ou traitée, et ceux en fonte douce et grise. À la charge ordinaire du au du poids du boulet, répondant à des vitesses, au but, de 450 à 500m par seconde, plus des de ces derniers projectiles se trouvent rompus quand le tir a lieu contre les maçonneries, et cela quelquefois pour le sable rassis mêlé de gravier : la séparation se fait généralement suivant des plans méridiens passant par l’axe du vide ; mais, pour des charges plus faibles, les bou-