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HISTOIRE DE L’ACADÉMIE,

« manque, c’est l’ensemble ; c’est une jonction de parties qui en fasse un seul corps ; c’est une fixité de données et de principes qui imprime à tous les efforts une même direction. Voilà ce que j’ai tâché de faire. L’entreprise était difficile ; on jugera si j’y ai réussi. »

Alors l’auteur entre dans le détail des secours précieux qui lui ont été prodigués ; et il expose le plan qu’il a cru devoir suivre dans son travail. « Beaucoup de personnes croyent que la physique doit être présentée sous une forme purement expérimentale, sans aucun appareil algébrique. On a dit que la précision dont nous croyons ainsi approcher est purement idéale, parce qu’elle dépasse infiniment les limites des erreurs auxquelles les expériences sont inévitablement sujettes… Mais quand on a observé avec précision les différens modes d’un même phénomène, et qu’on en a obtenu les mesures numériques, quel inconvénient y a-t-il à les lier par une formule qui les embrasse tous ? S’ils sont réductibles à quelque loi simple, mais qui pourtant ne s’aperçoive pas du premier coup d’œil, n’est-ce pas là l’unique voie pour la découvrir ?… Pour sentir combien cette méthode est sûre, et jusqu’où elle peut conduire, il n’y a qu’à voir l’usage que Newton en a fait dans ses recherches sur les propriétés les plus subtiles de la lumière… Si le livre de l’Optique où ses résultats se trouvent a été si peu compris, et en général si mal apprécié, la faute n’en est pas à l’emploi des formules algébriques, mais plutôt à ce qu’au lieu de formules, Newton a employé une synthèse qui se prêtait mal à pénétrer dans tant de détails… On verra dans l’ouvrage, qu’à l’aide du calcul analytique, tel qu’il est maintenant employé, je suis parvenu à exprimer tous les principes de cette théorie, par un petit nombre de formules simples, que l’on peut en déduire, avec une facilité extrême, tous les cas résolus ou indiqués par Newton ; et même les étendre à beaucoup d’autres… Sous