Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxxxv

Nous sommes condamnés à donner à nos discours une teinte funèbre : je vous ai rappelé nos confrères MM. Monnier et Gillet : nous ne devons pas laisser à son silence une troisième tombe, celle qui s’est refermée sur M. Parade ? Ici ma voix a plus d’autorité, quelques mots suffiront. Je n’ai point été l’élève, mais le collaborateur de M. Parade, pendant trente ans. Doyen après lui de l’École forestière, j’ai été à même, autant que qui que ce soit, de justement l’apprécier. Quand nous commençâmes à nous connaître, il était déjà, depuis plus de dix ans, le promoteur persévérant des règles de culture importées en partie d’Allemagne par son beau-père, et qu’il voulait compléter en France. Ses prescriptions pratiques s’appuyaient sur l’observation et, de prédilection, sur la garantie du bon sens. Tout ce qu’il entreprenait était médité longuement dans ses détails, soit qu’il s’agit de la chose forestière, qui était devenue sienne, soit qu’il se préoccupât du sort des élèves sortis de ses mains. Sa vie fut consacrée aux forêts : un si long dévouement devait être récompensé par le succès. On saura mieux, avec un personnel préparé, et des doctrines vulgarisées, traiter, améliorer et agrandir le domaine forestier, public ou particulier, augmenter la richesse des forêts, si précieuses par leurs revenus, nécessaires à nos besoins, indispensables pour les constructions navales et civiles de toutes espèces. Leur importance ne se borne pas à ces