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jetons des anciens duchés, objet d’une œuvre inédite. Il était le successeur, comme numismate, de notre confrère regretté M. Monnier, ancien président de la Société centrale d’Agriculture, auquel aussi il témoignait naguère toute son affection par un touchant et dernier hommage.

Depuis peu, Messieurs, la terre s’est ouverte plus d’une fois pour nous répéter l’éternelle leçon de Bossuet, applicable aux simples mortels comme aux têtes couronnées, pour nous montrer la vanité de nos prétentions, si souvent illusoires quoique opiniâtres ; pour vous faire déplorer ce qu’il y a d’éphémère dans les vestiges sans consistance que nous laissons sur notre passage, qu’effacent certainement de jour en jour l’indifférence et l’oubli, que raffermissent cependant, pour quelque temps au moins, la durée relative des pages imprimées, surtout quand elles sont consacrées, comme ici, à des hommes remarquables par une capacité réelle, par l’attachement à leur devoir et la pratique de l’équité. Si M. Gillet était là, il entendrait son éloge un peu voilé. La mort octroie plus de liberté, elle permet de parler sans entraves : la vie de M. Gillet fut simple et remplie. On peut dire de lui qu’il réalisait aussi le type de l’ancien Académicien, puisque l’un de ses soucis fut de mettre à l’abri de la destruction les souvenirs de son pays, et que son choix principal dans les œuvres littéraires était encore l’éloge des Lorrains.